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Fils d'agriculteurs aisés, il a suivi la hawza de Qom, ville sainte du chiisme, pendant une douzaine d'années, dont six sous l'enseignement de l'ayatollahKhomeini, dont il devint l'un des plus fidèles seconds.
En réalité, peu passionné par l'étude des commentaires du Coran, il réussit par la suite à mener de front une carrière d'agitateur politique — pour laquelle il est arrêté à quatre reprises — et d'homme d'affaires, grâce à laquelle il réalise, entre 1960 et 1976, des opérations immobilières à Qom qui lui rapportent de beaux profits. Il devient également l'un des plus importants grossistes en pistaches d'Iran et fut considéré comme l'homme le plus riche du pays ; sa fortune personnelle est estimée à plusieurs milliards de dollars.
En 1979, avant la chute du chah, se présentant comme le représentant des petits commerçants du bazar, qui lui ont donné depuis le surnom de Akbar Chah (roi Akbar), il abusa les journalistes internationaux, en particulier, les journalistes français, en affirmant que l'unique but du mouvement était d'instaurer une république démocratique.
Carrière politique
En 1980, il est élu président du majlis (parlement).
Durant le conflit avec l'Irak (1980–1988), il fut le fondé de pouvoir de l'ayatollah Khomeini au puissant Conseil de la guerre. Il lui a d'ailleurs été reproché d'avoir prolongé inutilement les hostilités après la reconquête des territoires envahis par l'Irak.
De mars 1983 à juin 1986, il entreprend avec la France un jeu subtil entre négociations secrètes et pressions terroristes, comme l'attentat de Beyrouth en 1983 qui tue 60 militaires français, jeu qui aboutit à faire plier le gouvernement français. Celui-ci livre, à partir de juin 1986, 100 000 obus par l’intermédiaire de la société Luchaire, expulse en novembre Massoud Radjavi qui se réfugie en Irak, et verse au gouvernement iranien un chèque de 330 millions de dollars, représentant une partie de la participation iranienne à la société d'enrichissement d'uraniumEurodif.
En mars 1988, Khomeini le nomme commandant en chef des armées iraniennes, et en avril il impose alors le cessez-le-feu avec l'Irak[1].
Au printemps 1989, il lance des appels au terrorisme, avant de les démentir mollement. Le 5 mai, il avait appelé les Palestiniensà tuer des Américains, des Britanniques ou des Français, puis fait défiler 10 000 hommes en armes du Hezbollah libanais à Baalbek lors du Jour de Jérusalem. Début août 1989, il offre son aide pour accélérer la libération des otages occidentaux au Liban, après avoir négocié directement au téléphone avec le président américainGeorge H. W. Bush — les avoirs iraniens aux États-Unis, bloqués depuis la mort du chah en 1980, se montaient alors à 12 milliards de dollars —, il demande au Hezbollah de suspendre toute exécution d'otages.
Le , il est élu président de la République iranienne puis réélu jusqu'en août 1997, sur un programme d'ouverture et de réformes contre ceux qu'on appelait alors les irréductibles, dont le chef de file était
Mohtachemi (en). Il affirmait alors : « On ne construit pas un barrage avec des slogans… L'Iran fait toujours venir son blé, sa viande, ses pièces de rechange, ses véhicules et ses experts de l'étranger ! ». Souvent en conflit avec le parlement conservateur, celui-ci renvoya certains collaborateurs de Rafsandjani, comme le ministre de la Culture Mohammad Khatami en 1992 et le ministre de l'Économie Mohsen Nourbakhsh en 1994.
Candidat à l'élection présidentielle de juin 2005, il arrive en tête du premier tour avec 21,1 % des voix contre 19,4 % au conservateur Mahmoud Ahmadinejad. Au second tour, il est battu par ce dernier, ne recueillant que 35,9 % des suffrages. Cette défaite est la plus importante de sa carrière.
Le 8 janvier2017, il meurt d'une crise cardiaque à l'âge de 82 ans, à l’hôpital de Tajrish, à Téhéran[6],[5]. La famille et des alliés de Rafsandjani ont exprimé des doutes quant à la cause annoncée de la mort de Rafsandjani[7].
Rafsandjani est l'opposant le plus connu aux conservateurs iraniens et en particulier à leur chef, l'ayatollah Ali Khamenei. Rafsandjani prône plus de tolérance et plus d'ouverture à l'Occident. À sa mort, aucun « réformateur » ne semble bénéficier d'autant d'influence que lui et être en position de s'opposer aux conservateurs. Rafsandjani a soutenu et aidé les présidents réformateurs Hassan Rouhani et Mohammad Khatami, mais tous deux sont dans une position politique difficile[5].