Histoire
C'est la République de Gênes qui inaugure ce genre de monnaie pesant 3,50 g d'or avec le genovino d'oro en 1252, puis Pise, suivi en 1253 par le florin d'or de Florence à la fleur de lys. Ces monnaies ont environ 20 mm de diamètre.
Le premier sequin est frappé par la République de Venise à la suite du décret de la Quarantie le 12 octobre 1284, sous Giovanni Dandolo, et prend d'abord le nom de ducato d'oro della Zecca en référence à une monnaie d'argent antérieure émise sous l'autorité du « dogat » (là où exerce son pouvoir le doge de Venise), monnaie d'argent que l'on trouvait partout où territorialement, s'entendait le concept politique de duché, et où figure le mot « dux » sur l'instument monétaire. Le ducat d'or vénitien contenait 3,545 grammes de 99,47 % d’or fin, la plus grande pureté que la métallurgie médiévale des métaux précieux pouvait produire à l’époque, et donc un peu plus que ses consœurs italiennes, soit 24 carats[1].
Est chargé de son émission, l'hôtel de la Monnaie de la cité, la Zecca de Venise, d'où le nom qui va très vite s'imposer, dès la fin du XIVe siècle[2], ducato d'oro della Zecca, devenu le zecchino — francisé ici en « essequin » (à Tournai en 1400), puis « sequin » (Paris, 1532) —, grâce à une institution qui les frappera à l'identique — avec une variation de poids de -/+ 0,05 g — jusqu'à la fin de la Sérénissime[3], soit pendant plus de 500 ans, ce qui en fait l'une des pièces possédant la plus grande longévité. Son excellent aloi, la constance de son poids, et la puissance commerciale maritime et financière de Venise expliquent sans doute sa notoriété. Entre 1365 et 1415, la Zecca avait fabriqué plus de 11 millions de sequins d'or.
En 1455, le gouvernement de Venise fixe les divisions du ducat à 124 soldi, 20 soldi faisant une lire (1 ducat = 6 lires et 4 soldi), valeurs qui seront en usage durant le XVIe siècle[4]. Toujours au XVIe siècle, à Venise, un maitre-maçon ou un maitre d'école pouvait gagner de 50 à 100 ducats par an ; les grands professeurs (droit, médecine), secrétaires et administrateurs de Venise, jusqu'à 200 ducats et plus ; les princes, nobles, et riches marchands disposaient d'un revenu annuel de plusieurs milliers de ducats[4].
Elle ne sera démonétisée qu'en 1870, par le royaume d'Italie, bien après la chute du dogat en 1797 sous Ludovico Manin, qui fit frapper des sequins à son nom.