Flexion externe
Ce type de flexion consiste à ajouter un affixe (désinence, affixe de classe) à signifiant variable à une base (radical, thème), le plus souvent invariable. Cet ensemble rassemble les langues agglutinantes et fusionnelles.
Radical et désinences
Les affixes flexionnels, dits le plus souvent désinences, s'ajoutent à un radical (ou un thème quand le radical est déjà modifié). Par exemple, dans le mot dansons /dɑ̃suõ/, on reconnaît un radical dans- /dɑ̃s/ et une désinence -ons /ɔ̃/. Ce qui permet de distinguer le radical de la désinence, c'est que ce même radical peut être retrouvé dans d'autres mots : dans-er /dɑ̃se/, danse /dɑ̃s/, dansions /dɑ̃sjɔ̃/, etc. De même pour la désinence : mangeons /mɑ̃ʒɔ̃/, lançons /lɑ̃sɔ̃/, citons /sitɔ̃/, etc.
Le radical n'est pas toujours utilisé nu dans la langue sans être ajouté d'au moins un des morphèmes grammaticaux ajouté. Il n'est donc pas forcément autonome. C'est le cas par exemple dans les langues bantoues d'Afrique, où le radical nu ne se rencontre jamais.
S'il est souvent invariable, certaines évolutions phonétiques peuvent donner des formes dans lesquelles le radical est modifié au contact de la désinence :
- en latin, dans la forme adjectivale bon-i « bons », la désinence -i exprime à la fois le genre (masculin), le nombre (pluriel) et le cas (nominatif) ;
- en castillan, dans la forme verbale habl-ó « il parla », le suffixe -ó exprime à la fois le mode (indicatif), la personne (3e), le nombre (singulier), le temps (passé), et l'aspect (perfectif) ;
- dans le nom arabe رَجُلٌ (raʒul-un1) « un homme », la désinence -un indique que le nom est indéfini et au nominatif.
- En espéranto : flor-o-j-n « fleurs », la désinence -o indique un nom, le « j » indique le pluriel et le « n » indique que le mot est à l'accusatif.
Affixes de classe
Parfois, la désinence n'indique pas seulement un rapport grammatical mais aussi l'appartenance du radical à un ensemble d'éléments liés à un même champ lexical, dit « classe » (ainsi la classe des humains, la classe des langues, des émotions, des couleurs, etc.). Dans les langues bantoues, ces morphèmes sont dits préfixes de classes.
Enfin, si l'information transmise par la désinence peut se résumer à un seul trait (souvent pour des raisons explicables par la phonétique historique) : l'ajout d'un e caduc en fin de mot dans plat-e n'indique que le féminin de plat. À l'oral, la forme peut être singulière ou plurielle : plate et plates se prononcent de même.