Biographie
Issu d'une famille genevoise d'illustres savants, Ferdinand de Saussure est né en 1857. Il est le fils de Henri de Saussure, entomologiste et de Louise de Pourtalès, le frère de Léopold de Saussure et de René de Saussure, espérantophone. On peut également noter dans sa généalogie Horace-Bénédict de Saussure, naturaliste et géologue, son arrière-grand-père, considéré comme le fondateur de l'alpinisme, et le fils de ce dernier Nicolas Théodore de Saussure, chimiste et botaniste. Il se marie avec Marie Faesch (1867-1950). Ils ont trois enfants, Jacques de Saussure, Raymond de Saussure, médecin et psychanalyste, et André de Saussure.
Écriteau à l'entrée de la salle B105 de la Faculté des Lettres de l'
Université de Genève dans laquelle Saussure enseigna la linguistique générale.
Après avoir achevé ses études secondaires au collège de Genève, il se rend en 1875 à Leipzig où se trouvait la plus célèbre université de philologie de l'époque, puis à Berlin et à Paris. En 1877, Ferdinand Saussure communique à la Société de Linguistique de Paris son premier article qu'il développera dans son Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes[1] paru à Leipzig. Deux ans plus tard, il présente également à Leipzig sa thèse de doctorat : De l'emploi du génitif absolu en sanscrit. La carrière française de Ferdinand de Saussure a commencé à Paris, avec l'enseignement de grammaire comparée qu'il a donné à l'École Pratique des Hautes Études de 1881 à 1891, entre ses vingt-quatre et trente-quatre ans, et qui a eu pour le développement de la linguistique française une importance décisive[2]. Il y enseigna la linguistique indo-européenne, avant de retourner en Suisse. Là, il reçut une chaire de linguistique et enseigna, entre autres, le sanskrit, le lituanien et la linguistique générale.
Ferdinand de Saussure est l'un des linguistes les plus cités au monde, ce qui est remarquable car il n'a guère publié de son vivant. Même ses quelques articles scientifiques ne sont pas sans problème. Ainsi, par exemple, sa publication sur la phonétique lituanienne[3] est prise en gros d'après les études du chercheur lituanien Friedrich Kurschat, avec qui Saussure a voyagé, en août 1880, la Lituanie pendant deux semaines et dont Saussure avait lu les livres en langue allemand[4]. Saussure, qui avait étudié la grammaire de base de la langue lituanienne à Leipzig pendant un semestre mais était incapable de parler la langue, était donc dépendant de Kurschat. On peut également se demander dans quelle mesure le Cours lui-même s’origine à Saussure (seulement). Des études ont signalé qu'au moins la version actuelle et son contenu sont plus probable d'avoir les soi-disant éditeurs Charles Bally et Albert Sechehaye comme source que Saussure[5].